• LAST TWILIGHT

     

     

    Comment vous dire à quel point j’ai adoré cette série ?

     

    Bon, déjà on partait bien avec Aof à la réalisation, c’est sûr, ce type est un faiseur de séries cultes, il a un toucher magique en matière de réalisation, il suffit de citer quelques-uns de ses titres les plus connus comme A Tale of Thousand Stars, Bad Buddy ou encore Moonlight Chicken. Rien qu’à voir son nom dans le cast et on sait qu’on va aimer, on ne sait pas encore jusqu’à quel point.

     

    Ici, la série traite du difficile et douloureux sujet du handicap et c’est un thème sur lequel on peut facilement se casser les dents en tombant bien souvent dans l’apitoiement.

    Mais ici, on a une histoire d’amour enchanteresse, un parcours valorisant, des héros et des rôles secondaires qui sont tous sur un pied d’égalité au niveau de la profondeur des personnages, personne ne tient le rôle du faire-valoir, tout le monde a son rôle à jouer et ils et elles le jouent bien.

     

    On a en effet droit à un casting assez impressionnant avec des acteurs et actrices qui ont déjà fait leur preuves et qui incarnent leurs personnages de belle façon.

    Grâce à la direction de Aof, Last Twilight tient une narration captivante avec un mélange parfait de sentimentalité, d'humour, de sensualité, de tension et d'angoisse. Malgré les moments tristes, chaque épisode s'équilibre avec des dialogues humoristiques ou des interactions plus légères.

     

    Comme je le disais, la série a de bons acteurs qui jouent des protagonistes attachants aux caractère bien différents : Day qui nous apparaît dans toute son humanité avec ses insécurités mais aussi sa force intérieure incroyable, qui se trouve face à Mok dans un parcours initiatique qui le mènera de bad boy à garçon sensible et à l’écoute des autres.

    Les deux acteurs partagent une alchimie magnifique qui met littéralement le feu à leur romance, ils sont si connectés émotionnellement que leur histoire d’amour va bien souvent au-delà des mots, elle n’en devient plus que toucher, ouïe, odeur, goût, sensation.

    La scène intime est d’ailleurs magnifiquement douce et passionnée. On ressent presque nous-même leurs touchers subtils qui deviennent des caresses sensuelles, tout l’acte est centré sur les sensations autres que la vue ce qui augmente d’autant l’intimité de la scène.

    Et pour emballer le tout, Aof nous offre une photographie artistique avec des scènes extérieures à couper le souffle, lieux des étapes iconiques de l’histoire.

     

    Vous le savez, la série porte sur le handicap visuel de Day, la scène où il perd la vue montre, comme si nous étions à sa place, l’anxiété et la confusion terrassante que l’on peut éprouver à la perte d’un sens. D’autant que Day est un jeune athlète en pleine santé qui a tout un avenir qui l’appelle et, en un clin d’œil _ sans mauvais jeu de mots _, il perd son identité d’étudiant prodige pour devenir "le garçon aveugle". Tout à coup, tout le monde ne le voit plus que par son handicap, oubliant par là même tout ce qu’il a déjà accompli, supprimant son identité.

    En cela, le personnage de Mok est très similaire car du fait de ses problèmes avec la justice, celui-ci n’est perçu que comme un criminel. Dès qu’un potentiel employeur voit son bracelet électronique, ils n’ont devant eux qu’un fauteur de trouble plutôt qu’une personne qui cherche à reconstruire sa vie en suivant le droit chemin.

    Nos deux héros doivent donc, en plus de leurs propres problèmes, subir la stigmatisation que leur impose la société. Et c’est peut-être en grande partie pour cela que Day choisit Mok comme aide-soignant plus que tout autre. En effet, Day évite d’évaluer les autres selon le statut que l’étiquette sociétale nous colle sur la peau, et la citation du Petit Prince "On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux." trouve idéalement sa place autant dans leur premier échange que dans la série tout entière. Day va juger Mok en fonction de ce qu'il va dire ou faire, et non de ce que les autres disent de lui. La distinction notable est que Day ne voit peut-être pas, mais il perçoit bien plus de choses.

     

    On peut remarquer que, dès le premier épisode, Mok fait en sorte que Day sorte de sa zone de confort contrairement à ce que font les membre de sa famille. La série nous présente l’univers de Day en faisant un tour d’horizon de sa chambre ce qui nous permet de connaître aussi bien ses centres d’interêt que sa personnalité profonde. Mais aussi de prendre conscience qu’il s’agit maintenant du seul univers dans lequel il évolue depuis qu’il a perdu la vue, il vit comme le poisson dans l’aquarium qui est l’élément central de sa chambre.

    J’ai, à ce titre, trouvé le personnage de la mère de Day profondément énervant mais particulièrement réaliste car elle réagit comme le font beaucoup de parents d’enfants victimes de handicap : elle fait tout pour qu’il soit en sécurité mais sans se préoccuper du fait qu’il n’a ainsi plus aucune perspective d’avenir que ce soit d’ordre social ou privé.

     

    Mok arrive dans la vie de Day comme la bouffée d’oxygène qu’il lui fallait mais aussi comme une petite bombe qui fera exploser sa cage sécuritaire. Il va, petit à petit, le faire sortir de chez lui et la scène où Day tend les bras assis sur la moto de Mok est une représentation forte de sa libération.

    Mok cherche même à comprendre Day du mieux possible en simulant une cécité et j’ai adoré le clin d’œil apporté avec son tee-shirt "Fart Proudly" qui nous renvoie au fait que, dans la vie, il ne faut pas se sentir jugé par les autres et surpasser les à priori.

    Si on reste dans le thème des tee-shirt porteur de messages, on peut remarquer également l’évolution de Day qui craignait au début qu’on connaisse son handicap et qui, par la suite, va porter un tee-shirt avec une canne blanche pour montrer qu’il assume pleinement sa nouvelle identité.

     

    J’ai adoré la mise en abîme introduite par le livre Last Twilight qui est un parallèle de ce que vit Day mais il y a, selon moi, plusieurs interprétations possibles.

    On peut voir dans la poursuite du soleil un désir de retrouver la vue alors que l’ombre symbolise la perte de ce sens. Puis, quand le personnage de Mee apprend à aimer son ombre, on remarque que Day commence à accepter sa condition de non-voyant.

     

    Ensuite je trouve que l’histoire du livre peut faire référence au triangle amoureux qu’il y a dans la série entre Mok, Day et August ( ne me lancez pas sur lui, mon ressenti va faire 3 pages de plus ! ). August, comme son nom aux tons chauds le suggère, représente le soleil et Mok, notre bad boy, est bien sûr l’ombre. Or, Day cherche à toujours se rapprocher d’August, amour impossible car à sens unique, jusqu’à ce qu’il se rende compte que son bonheur était son ombre qui le suivait toujours discrètement depuis le début.

     

    Bien sûr, tout n’est pas rose non plus dans cette histoire d’amour, chose qui la rend encore plus réaliste.

    Day, voyant qu’il perd le peu de vue qu’il lui reste, sent qu’il n’a plus aucun contrôle sur son avenir et sa réaction prévisible est la colère. Il se brouille avec son frère et Mok parvient à l’apaiser en l’emmenant au bord de la mer où Day réalise que même s’il ne voit plus, le monde est toujours là et qu’il peut l’appréhender différemment avec tous ses autres sens, ce qui lui donne une perception fine de ce qui l’entoure.

    C’est au mariage de leurs amis que Day et Mok ont une dispute sur la plage et j’aime voir leur façon de gérer les conflits qui donne de la vraisemblance à leur couple.

     

    La montée de la montagne est encore un symbole fort de la série, elle montre les défis que doit relever Day à cause de sa cécité et le fait d’être autonome, de vivre sa propre vie de manière épanouie, de surmonter les obstacles en repoussant les limites et de ne pas écouter les bonnes âmes qui vous disent de plutôt connaître ses limites afin de ne pas s’exposer au danger sont autant de montagne métaphoriques que Day devra gravir.

     

    Et on revient encore une fois avec l’exaspérante mère de Day qui, plutôt que de se réjouir de son exploit d’avoir conquis le sommet de la montagne, s’inquiète _ après coup _ et reproche à Mok d’avoir mis son enfant en danger !

    Bon, heureusement, elle se rattrape par la suite mais c’est tellement long que j’ai vraiment perdu patience avec elle.

     

    On approche de la fin de la série et je dois avouer que je l’aurai terminée un épisode plus tôt, je trouve que le drama de fin n’est pas vraiment à propos.

    Bien que les deux acteurs jouent à merveille les scènes tristes ( prévoyez des actions chez Kleenex, je vous jure ! ), la rupture me semble inutile et démesurée pour deux personnes qui ont si bien appris à se connaître l’une l’autre.

    Je pense en effet qu’il aurait pu être génial et audacieux de choisir que Day ne retrouve pas la vue et reste avec Mok. Pour en revenir à des considérations plus terre à terre, mais plus vraisemblables, toutes les personnes qui perdent la vue n’ont pas une famille super riche pour s’occuper de nous à vie et nous payer tous les meilleurs traitements de la terre et même bien souvent, il n’y a pas d’espoir de guérison pour nombre de personnes. De cette façon, la série aurait pu affirmer que la vie peut être réjouissante même avec un handicap comme elle s’est efforcé de nous le démontrer durant tous les épisodes.

    Mais bon, je n’ai pas boudé mon plaisir en vivant le miracle de Day sachant que dans tous les cas il aurait vécu dans le bonheur.

     

    Je ne peux pas finir ce ressenti sans dire un petit mot sur les personnages secondaires mais je vais me limiter à un seul car ils sont tous très fouillés et intéressants. Je fais un big-up au personnage de Porjai qui nous montre qu’on peut toujours surmonter les obstacles de la vie même quand on perd tout, même quand on ne vient pas d’une famille riche. J’ai aimé qu’elle puisse avoir une vraie amitié avec Mok qui est son ex, j’ai adoré les discussions qu’elle a avec Day qui ne tournent pas autour de Mok comme on pourrait le croire, elle plante un personnage qui a ses propres expériences de la vie et n’est pas que l’acolyte de Mok dans la série.

     

    Bilan de la série : je pourrai encore écrire des pages et des pages dessus, elle est vraiment magnifique et je resterai longtemps à revoir Day danser avec son ombre dans un dernier regard vers le crépuscule.

     

    Maintenant, à vous de me faire part de votre avis.

     


    7 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique